Midi Libre _ Édition du jeudi 17 mars 2011
- article écrit par Arnaud Fauli -
Le Poujol-sur-Orb Le village attend la dissolution du conseil municipal
La dissolution d'un conseil municipal est une décision extrêmement rare. Celui du Poujol-sur-Orb est aujourd'hui dans l'impasse et c'est cette option qui s'impose. Le 9 février, le conseil d'État s'est penché sur la question. Si, pour le moment, il est difficile de connaître le fruit de ses réflexions, il y a fort à parier que le conseil des ministres confirme la chose : la mise sous tutelle de la commune. La loi est claire : la dissolution est inévitable quand « le conseil est définitivement hors d'état de régler les affaires communales ». C'est hélas le cas depuis de long mois dans la commune. Le conseil municipal vit, en effet, une situation compliquée pour ne pas dire ubuesque. Après 18 mois sous la houlette de Francis Galbe, la situation s'était nettement détériorée.
Le maire n'est plus désormais soutenu que par quatre conseillers. Lui reprochant une gestion autoritaire, le reste du conseil, soit neuf personnes (y compris l'opposition du début), a décidé de s'opposer systématiquement à toute proposition du maire.
Tout projet municipal est donc voué à l'échec avant même d'être porté au vote. Le budget municipal n'a, par exemple, pas pu être acté obligeant la cour des comptes à prendre le relais. Des élections partielles ont été organisées pour pallier deux défections (un décès et une démission), début décembre. Les deux conseillers municipaux élus ont rapidement rejoint les rangs de l'opposition, le Groupe des élus indépendants. Le lendemain de ces élections, le premier adjoint, Christian Estarague, présentait sa démission. Francis Galbe est plus que jamais isolé : « Avec les élus qui me soutiennent, nous avons toujours œuvré dans l'intérêt du village. Nous avons fait face à l'urgence et pris les mesures qui s'imposaient. J'ai toujours proposé des orientations nécessaires au village : les projets de station d'épuration et de lotissement communal sont bloqués. » Le maire nourrit une certaine amertume : « On me reproche une autorité dans ma gouvernance. Mais la rigueur est nécessaire dans la gestion d'une commune. On peut être en désaccord avec quelqu'un, mais pas prendre en otage un village. Au moins, le sous-préfet de Béziers a bien compris l'urgence de la situation et je l'en remercie. »
Porte-parole des élus indépendants, Yves Robin n'a jamais caché leur volonté de voir le conseil municipal dissous. Depuis que le conseil d'État a instruit le dossier monté par le sous-préfet, il commence a trouvé le temps long : « C'est hélas le délai normal, mais plus rien ne se fait au Poujol, il n'y a plus de conseil municipal. Aujourd'hui, on est dans une situation catastrophique. »